2019 année pastorale avec les Psaumes

Une année pastorale avec les Psaumes

Pour faire sien ces textes de la bible, ces paroles d’hommes !

Les psaumes, textes inclassables :
Dans la Bible, après les livres de « la Loi », les « livres prophétiques », nous trouvons quelques livres difficilement classables que l’on a dit « poétiques ». Ces livres ne sont même pas toujours dans le même ordre. Les psaumes font parties de ce morceau de Bible.
Le Psautier est un recueil de louanges. Les puristes vont essayer de les regrouper par catégories : tantôt des hymnes, des allégories, des supplications, des cantiques de Sion, des appels au secours, des prières de reconnaissance, … sans jamais parvenir à un classement simple et commun.
Découvrons donc chaque psaume pour ce qu’il est avec ses particularités propres, sans faire d’amalgame, ni raccourci.

Les psaumes, identité en question :
Les psaumes portent généralement une introduction de titre et d’étendue variable. Ces notices sont incertaines et parfois même incompréhensibles. La plupart de ces indications mentionnent des auteurs : Moïse, David, Salomon, les fils de Coré, Héman et Etan, …
L’incertitude de ces ajouts nous invite donc à les relativiser, voire à ne pas en tenir compte. Et même, n’est-il pas plus intéressant d’essayer d’imaginer qui pourrait être à l’origine d’un psaume, dans quelle situation est son auteur, et faire un parallèle avec notre vie, plutôt que de lui attribuer des droits d’auteur erronés.

Les psaumes, œuvres d’art :
Les psaumes sont rédigés en vers. En les lisant, ils dégagent un rythme. Ils disposent parfois d’instructions pour l’accompagnement musical. La littérature qui la compose se veut parfois directe, parfois très imagée.
Nous pouvons donc imaginer que ces compositions artistiques s’écoutent « religieusement » comme on assiste à un concert, invite au silence pour nous transporter plus loin. Ils sont une invitation à éveiller tous nos sens, à titiller la fibre artistique qui est en nous.

Les psaumes, double numérotation :
Au II° siècle ACN, le texte hébreu des psaumes est traduit en grec pour les juifs de la diaspora (traduction des Septante). A deux reprises un psaume unique en hébreu a été scindé en deux psaumes dans la version grecque, et a l’inverse deux psaumes ont été fusionnés. Il y a donc des décalages dans la numérotation. Habituellement on retient la numérotation hébraïque (et on cite entre parenthèse la numérotation grecque).
Vérifiez donc que vous lisez le même psaume que votre interlocuteur.

Les psaumes, prières de l’Eglise pour aujourd’hui :
La liturgie des heures, prière de l’Eglise, est rythmée par les psaumes. Les monastères et abbayes, les bréviaires et recueils de prières ne manquent pas d’y puiser leur inspiration. Il en est ainsi depuis les temps premiers de l’Eglise. Le psautier fut d’ailleurs le premier livre à se répandre en français.
En lien avec nos frères protestants, la traduction de Luther (en allemand) est un ouvrage de référence pour les théologiens chrétiens.
Aujourd’hui encore, non seulement les psaumes sont lus, priés et médités, mais il s’en écrit chaque jour. Je me suis laissé surprendre par quelques textes de rap dont la force de leur appel ne peut laisser Dieu insensible.

 

Xavier

Le psaume en COLLAGE

Par Jean-François

Démarche
On ne sait pas tou-te-s dessiner, photographier, écrire un poème, mais on sait tou-te-s découper et coller ! Et avant cela même, lire et regarder, mettre en rapport un mot et une image.

Ici, il s’agira de lire un psaume, c’est-à-dire un texte poétique, suggestif, plutôt que démonstratif, descriptif. Non seulement le lire, mais le méditer autant que possible voire le prier et le partager avec d’autres.

Ayant saisi ce qu’il évoque, on va chercher dans des revues, des livres, des bandes dessinées, des images, des dessins qui rejoignent l’évocation et illustrent aussi bien que possible le texte du psaume ou une partie de celui-ci.

Soit ce dessin ou cette photo constitue le fond sur lequel notre texte sera mis en valeur, soit (surtout si l’on travaille à plusieurs sur un seul texte) on tentera de réaliser une espèce de patchwork ou de puzzle en cherchant toutefois à respecter une certaine cohérence dans l’illustration. Soit… Ici, en l’occurrence, la créativité est reine !

L’important, encore une fois, étant non pas d’expliquer mais d’interpréter – comme fait un musicien lorsqu’il se met au violon ou au piano. C’est-à-dire non pas d’enfermer le psaume dans le cadre précis d’une image très orientée et quasi définitive, mais d’en élargir et d’en approfondir le sens en tablant sur les forces (poétiques) suggestives de l’image.

Matériel à prévoir
Pour y parvenir, on a besoin de peu de choses :
Des revues (illustrées), livres, BD
Des ciseaux et de la colle
Quelques feutres (au cas où…)

 

 

 

 

Le psaume en TAG

Par Hélène

 

Démarche :
1 – Lire le psaume ensemble (5min)
2 – Regarder le tuto comment faire un tag ? (3 min)
https://www.youtube.com/watch?v=QA0Nps0Ae6o
3 – Chacun de son côté durant (env 10 min en silence)
-relire le psaume et s’en imprégner
-souligner certains mots qui interpellent
-A partir de ces mots, imaginer une/des couleur(s)
-A partir de ces mots imaginer des images ou éléments de déco
4 – Sur le panneau (40 min)
-Regarder le 2e tuto sur le PC qui passe en boucle)
https://www.youtube.com/watch?v=VDY8ulXDda4
-Choisir les places et dimensions des mots-dessins de chacun : les disposer de façon à ce que chacun puisse avoir accès à sa place sur le panneau en même temps que les autres tagueurs
-dessiner au crayon ce que l’imagination a vu (mots, couleurs, dessins)
-Mettre en couleur avec les marqueurs

Matériel à prévoir :
-crayons ordinaires (1 par personne)
-marqueurs couleur ou crayons
-marqueurs noirs épais
-Une grande affiche-panneau avec le texte du psaume complet au centre

Le psaume en CALLIGRAPHIE

Par Hervé

Matériel à prévoir :
Le texte du psaume. L’idéal est d’avoir une feuille pour chacun. Le texte doit être aéré et il devra y avoir de la place pour les annotations personnelles.
Une grille de 4 colonnes sur autant de lignes qu’il y a de versets dans le psaume.
Bonnes feuilles blanches sur lequel réaliser le chef d’œuvre
Crayons noirs et gommes
Fins marqueurs de couleurs (voire plusieurs épaisseurs ?)

Démarche proposée :
1 – Lire ensemble le psaume 2 fois et laisser un temps de réaction libre entre ces lectures.
2 – Dans le texte du psaume chacun surligne les mots ou les expressions qui lui parlent. Il en inscrit quelques-uns dans la 1ère colonne de la grille. Ne pas remplir toutes les cases. Il faut faire des sélections. On peut faire un tour de table des mots sélectionnés.
3 – Dans la 2ème colonne chacun inscrit un objet ou un symbole qu’il associe au mot retenu. On peut faire un tour de table, histoire de stimuler la créativité et l’inspiration.
4 – Dans la 3ème colonne chacun inscrit une couleur qu’il associe au mot et au symbole retenus.
5 – Dans la 4ème colonne chacun inscrit un sentiment ou une émotion qu’il associe au mot-symbole-couleur retenus.
6 – Une fois la grille complétée il faut choisir 1 ou 2 objets qui seront le centre de la calligraphie et imaginer une répartition des couleurs. Vous dessinez l’objet au crayon sur la feuille. Si vous n’êtes pas inspirés, vous pouvez faire une recherche sur google image en commençant la recherche par « dessin ». Avec une partie de texte (à partir du psaume) faites apparaître le dessin en écrivant sur les lignes.
7 – Imaginez ensuite comment un autre texte (psaume en tout ou en partie) va venir habiller l’ébauche de dessin. Tracez au crayon les lignes sur lesquelles le texte sera écrit. Variez la couleur et la grandeur d’écriture à votre guise. Place à l’imagination.
8 – Effacez prudemment les traits de crayons et admirez votre chef d’œuvre

Le psaume en ECRITURE

Par Frédéric

Démarche :
La plus simple, la plus évidente : s’approprier le psaume et le réécrire en fonction de notre époque et d’une situation « d’appel à Dieu » (cas du psaume 70) que nous avons vécue ou que nous vivons… Il s’agit d’une démarche évidemment personnelle même si elle a été préparée collectivement…
1. Petite intro sur les psaumes à partir d’un texte explicatif remis à chaque participant. Détermination des trois types de Psaumes (Louange, appel au secours, instruction)
2. Bémol à l’atelier d’écriture : les participants « détenus » doivent savoir lire et écrire !

Psaume – analyse
1. Lecture silencieuse.
2. Lecture à haute voix (facultative)
3. De quel « type de psaumes » s’agit-il ?
4. Relever les mots qui pourraient être difficiles, voire inconnus, par « notre public »
Recherche de synonymes éventuels, plus simples, plus modernes, voire argotiques.
5. Réflexions autour de certains concepts. Par exemple : que signifie « Dieu est grand ? », « qu’est-ce que le salut de Dieu ?» Très bref tour de table.
6. Relever tout ce qui concerne les notions de liberté, de délivrance, de malheur, du temps qui ne passe pas, de l’urgence d’être aidé, d’ironie « ah !ah ! », bref tout le parcours et les affres par lesquelles passent les personnes incarcérées… Déterminer l’esprit de chaque strophe.
7. Relever éventuellement le passage consacré à l’appel à la colère du Seigneur (deuxième strophe). Comment l’adoucir en évoquant plutôt la réconciliation, le pardon.
Remarque : je compte faire cette analyse qui n’est peut-être pas nécessaire, au préalable, avec un public éclairé, mais qui me semble indispensable si on applique l’exercice au public carcéral.

Psaume – appropriation
1. En fonction de ce qui a été relevé, réécrire le psaume en laissant le choix :
– Soit à partir d’une situation pénible personnelle (présente ou passée), soit à partir d’un cas concret (et anonyme) que l’on connait suite à notre mission en prison…
– Laisser la liberté totale d’allonger le texte tout en le gardant transposable sur une seule page, d’y inclure des notions de réalité (prison, maladie, amitié, personnes hostiles). Choix libre de la forme : poésie en vers rimés ou libres, prose façon « parlée », inclusion de mots « orduriers » (sans excès ou quand bien même…), etc… Chacun réécrit selon sa propre sensibilité littéraire et autres…
2. LECTURE
Chacun lit son texte selon sa propre sensibilité.
Si on a le temps, on échange la lecture des textes (pour s’exercer à d’autres types de rhétorique et de diction)
3. Petit temps d’échange pour déterminer d’autres méthodes d’exploitation des psaumes par l’écriture…

Matériel à prévoir :
Bloc de feuilles, bics.
Texte du psaume 70
Texte explicatif sur les psaumes…

Le psaume en DESSIN

Par Geneviève

Matériel à prévoir :
Crayon
Papier recyclé
Gomme
Technique
Dessin par empreinte et effacement
Pour préparer l’atelier, il sera proposé aux personnes détenues d’apporter une empreinte d’un bout de mur de la cellule sur un papier symbolisant la détention.
Après un temps de lecture, de commentaire et de partage autour du psaume, l’atelier sera l’occasion d’une méditation autour du mouvement des psaumes qui bascule des lamentations à la louange.
C’est pourquoi à l’aide d’une gomme, la personne détenue sera invitée à « désombrer » et mettre en lumière son support à l’aide d’un dessin par effacement.
L’atelier termine par un petit temps d’échange autour de l’œuvre de chacun.

Le psaume en PEINTURE

Par Xavier

Matériel à prévoir :
Le texte du psaume. L’idéal est d’avoir une feuille pour chacun. Le texte doit être aéré et il devra y avoir de la place pour les annotations personnelles.
Une grille de 4 colonnes sur autant de lignes qu’il y a de versets dans le psaume.
Bonnes feuilles blanches épaisses et grandes (A3) sur lesquelles pouvoir peindre
Carton de support de la feuille blanche
Gouaches et pinceaux
Eau et chiffons (essuie-tout)
Pinces trombones

Démarche :
1 – Lire ensemble le psaume 2 fois et laisser un temps de réaction libre entre ces lectures.
2 – Dans le texte du psaume chacun surligne les mots ou les expressions qui lui parlent. Il en inscrit quelques-uns dans la 1ère colonne de la grille. Ne pas remplir toutes les cases. Il faut faire des sélections. On peut faire un tour de table des mots sélectionnés.
3 – Dans la 2ème colonne chacun inscrit un sentiment ou une émotion qu’il associe au mot retenu.
4 – Dans la 3ème colonne chacun inscrit un symbole ou un objet qu’il associe au mot et à l’émotion.
5 – Dans la 4ème colonne chacun inscrit une couleur qu’il associe au mot-émotion-symbole retenus.
6 – Avant de commencer à peindre il faut s’imaginer la peinture de façon floue dans sa tête. Sans se préoccuper des contours et des formes précises. Il faut trouver un support pour que la feuille ne soit pas à plat.
7 – Nous commençons à peindre avec de l’eau, puis seulement nous mettrons de la couleur. Ce sera la couleur de fond. Après, nous nous concentrons sur l’objet-symbole central. Enfin nous complétons avec les détails. Le fait d’avoir mouillé la feuille avant de peindre donne un aspect délavé aquarelle, les formes et les couleurs se mélangent.
8 – Avec un pinceau dur, il est possible de donner en finale une forme précise à la peinture en tout ou en partie (ce n’est pas obligatoire, le flou inspire l’imagination)

Le psaume en PHOTOLANGAGE

Par Fernand

Matériel  prévoir :
Choisir +/- 40 photos ou images en fonction du thème à débattre.

Déroulement.
L’animateur sélectionne une quarantaine d’images ou de photos dans des journaux, des magazines, internet …. en fonction de l’objectif.
Il les dispose sur une grande table.
Il propose aux participants de tourner lentement en silence autour de la table pour permettre à chacun de repérer une photo exprimant au mieux ce qu’il pense du sujet.
Chacun prend la photo choisie.
Chacun, à son tour dit pourquoi il a pris cette photo.
Le groupe engage la discussion.
L’animateur-trice ou un participant-e synthétise.

Variante : si le groupe n’est pas très nombreux les participants peuvent aller et venir librement pour choisir leur image. (photo)

 

 

Aumônerie catholique francophone des prisons – service formation – novembre 2018

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