Sans eux on serait encore plus à l’ombre…

« Sans eux on serait encore plus à l’ombre »

 Nous sommes punis et mis à l’écart de nos proches et de la vie sociale en général.

Nous sommes parqués.

Mieux que du bétail  nous sommes enfermés.

Au début, souvent à plusieurs dans quelques petits mètres carrés, puis mis seul, dans une petite cellule avec le strict minimum.

C’est là qu’on essaie de vivre dans notre misère de prisonnier.

 

Devant les autres, quand on est au préau , on fait souvent les forts, tout en pestant sur nos conditions et le système qui nous écrase.

Dans notre cellule , c’est le contraire et pire. On s’amenuise, on languit , on se brise et on se perd dans ces réduits remplis de bruits et d’agressivité.

A part la télé, on s’ennuie grave et on rumine , on rumine, rumine pendant des jours trop longs et des nuits douloureuses.

On chie notre haine et on pisse nos peines en attendant notre mise en liberté.

 

Dans cette misère , on a parfois un peu de visite ou pas, des agents sympas ou pas , des activités en groupe ou pas…

Et puis il y a quelques visiteurs de prison, des gens de diverses associations au service des détenus et puis il y a les aumôniers.

 

Ces derniers , hommes et femmes sont très présents et nous donnent de leur temps.

On peut dire que leur présence nous fait un bien fou.

On attend souvent avec impatience notre RENDEZ-VOUS (en majuscule dans le texte) individuel et si particulier.

C’est souvent là qu’on s’ épanche sur ce qui nous manque de la vie normale.

C’est là aussi que l’on parle de ce qui est , de qui on est et de ce qu’on a fait.
Eux , ils nous écoutent sans nous juger.

C’est aussi auprès d’eux qu’ on reprend des bonnes énergies et du courage.

Et tout cela en dehors des heures de culte.

On pourrait facilement les comparer à un phare lumineux qui nous guide comme une étoile, patiente et bienveillante.

Avec eux on se sent à l’aise dans notre malaise, et de cette aise ,on a bien besoin….

 anonyme

 

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